avril 19, 2024

La Compagne africaine d’aviation (CAA) détient presque le monopole dans le secteur de transport aérien en RDC. Seulement, dans ce statut de quasi-monopole, la CAA en abuse un peu, déjà dans la billetterie qui affiche un montant autre que ce le voyageur doit débourser. Mais au-delà, l’avionneur national verse des pratiques maffieuses louches qui font perdre à la République plusieurs millions de dollars.

Tenez, dans la nuit du mardi 12 mars 2023, Netic-news.net est tombé sur un dossier d’importation frauduleuse de plus de trois tonnes de marchandises parmi lesquelles des téléphones portables, mobyphones et lapstops.

A en croire M. Marino Pita, sous-directeur de la Brigade spéciale de la Direction générale des douanes et accises (DGDA), c’est depuis un bout de temps que sa brigade s’est mise sur ce dossier.

« Nous sommes sur les traces d’un réseau maffieux qui opère dans l’importation frauduleuse des téléphones portables et autres objets électroniques, à partir des frontières situées à l’Est et au Sud-est de la République. De temps en temps, nous inspectons les cargos et affrètements en provenance de l’intérieur du pays vers la capitale. On a compris que plusieurs réalités échappent à la vigilance de la douane. Ce matin 12 mars 2023, depuis 10 heures, nous sommes tombés sur une cargaison transportée par la compagnie d’aviation CAA, laquelle a atterri le 13 mars 2023. Au lieu d’être orientée directement vers l’entrepôt CAA située sur 4è rue Limete Industriel, cette cargaison a traîné 24 heures à dans les installations de l’aéroport international de N’DJili ».

La tactique est qu’à l’importation des marchandises, les opérateurs économiques maffieux font transiter leurs cargaisons par les provinces Est, notamment dans les villes de Goma et Lubumbashi. Et là, on négocie avec la compagnie CAA qui embarque la marchandise pour un vol de nuit, sachant pertinemment bien que la DGDA dispose aujourd’hui d’un personnel vieilli qui ne peut tenir jusqu’aux heures tardives de la nuit. C’est donc dans ces entrefaites que fonctionne à merveille la maffia CAA-importateur véreux, loin des regards inquisiteurs des douaniers de la DGDA.

Pour ce qui est de la cargaison de la marchandise concernée, après sa sortie de l’aéroport, elle a été acheminée à l’entrepôt de Limete. Là, il a été découvert qu’elle contenait plus de 3 tonnes de marchandises constituées de téléphones portables, mobyphones et laptops.

« Cela a échappé parce que l’entrepôt de l’aéroport de N’Djili, c’est plus pour les exportations et importations, mais cette cargaison est arrivée avec un aéronef de CAA qui exploite les lignes locales. Les importateurs et l’avionneur ont utilisé l’astuce vol local pour introduire frauduleusement la marchandise à Kinshasa. C’est au niveau de Lubumbashi qu’il a eu faille », a commenté par ailleurs le sous-directeur Pita.

Plus grave, cette compagnie d’aviation s’est permise de séquestrer des agents de l’Etat en plein exercice de leur mission.

De 12 h à 23 heures, ces agents se sont retrouvés calfeutrés dans l’entrepôt de CAA situé sur 4è rue Limete Industriel

Entretemps, de laborieuses tractations ont été engagées jusqu’à ce compromis : garder la marchandise scellée dans un fourgon de la CAA. Chaque partie ayant placé un signe distinctif de reconnaissance.

L’équipe de la brigade spéciale de la DGDA a tenu bon jusqu’au matin du 13 mars 2023. Après analyse documentaire, la brigade s’est rendu compte que l’importateur ne disposait d’aucun document d’importation pouvant renseigner sur la nature, l’origine et la destination de la marchandise.

Face à cette évidence, la cargaison a été saisie et placée dans un entrepôt scellée sous douane. Dans le cas d’espèce, c’était le véhicule fourgon de la CAA qui a pu contenir les quatre tonnes de marchandises.

Plus grave, cette compagnie d’aviation s’est permise de séquestrer des agents de l’Etat en plein exercice de leur mission.

Entretemps, de laborieuses tractations ont été engagées jusqu’à ce compromis : garder la marchandise scellée dans un fourgon de la CAA. Chaque partie ayant placé un signe distinctif de reconnaissance.

L’équipe de la brigade spéciale de la DGDA a tenu bon jusqu’au matin du 13 mars 2023. Après analyse documentaire, la brigade s’est rendu compte que l’importateur ne disposait d’aucun document d’importation pouvant renseigner sur la nature, l’origine et la destination de la marchandise.

Face à cette évidence, la cargaison a été saisie et placée dans un entrepôt scellée sous douane. Dans le cas d’espèce, c’était le véhicule fourgon de la CAA qui a pu contenir les quatre tonnes de marchandises.

Un grand manque à gagner pour le trésor public, surtout quand on sait que la DGDA ne taxe ce genre de marchandises par valeur et non par indice. Les quatre tonnes équivalent à plusieurs millions que ce réseau maffieux et la CAA font perdre à la République.

Selon un chef de bureau de DGDA, cette pratique est vieille avec le vol nocturne de la CAA. Un stratagème mis sur pied pour échapper à la douane, sachant qu’après 20 heures les agents DGDA cèdent à l’engourdissement de la journée de travail et ne sont plus très actifs.

Mais dans le cas sous examen, la brigade spéciale a tenu bon. Pour Marion Pita, « cette ténacité est le résultat de la nouvelle philosophie de travail imprimée par Mme Blandine Kawanda, directeur général de la DGDA, à la Brigade spéciale ».

A en croire un responsable CAA, trouvé à l’entrepôt à une heure du matin du 13 mars 2023, l’avionneur n’est pas responsable de cette maffia. « CAA n’est qu’un transporteur, elle ne connaît rien de tout cela », a-t-il dédouané sa société.

Ce qui ne tient pas la route car, selon un agent de la DGDA interrogé dans la même nuit, à l’embarquement de la marchandise, l’importateur exhibe tous les documents de déclaration de sa marchandise à la douane. Dans ce cas, CAA travaille dans un réseau de maffieux, où exercent certains douaniers qui établissent le document MCO, lequel fait passer cette marchandise comme bagages de suite pour passagers dans un vol intérieur alors qu’il s’agit d’une marchandise d’importation transitant en provinces. Tout ceci, dans le but de brouiller les pistes.

Au bout du compte, la cargaison a été acheminée jusqu’à la direction générale de la DGDA à Kinshasa/Gombe, quartier Royal.

Dans ces conditions, CAA mérite une sanction exemplaire : une double taxation pour avoir séquestré les douaniers de la DGDA et pour sa complicité dans la maffia, question de décourager les autres avionneurs opérant dans le même circuit maffieux.

Affaire à suivre !

Christian Nsonga Kiaku

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