Il y a tout juste une semaine, le comité de gestion chapeauté par madame la rectrice honoraire Anastasie Masanga a officiellement cédé la place à son successeur, conformément à l’arrêté numéro 008 du 23 août 2024.
Toutefois, cet arrêté suscite des préoccupations pour plusieurs raisons.
Premièrement, les arguments avancés par la ministre de l’ESU sont de nature sentimentale et manquent de fondement. Certains anciens membres du comité de gestion n’auraient pas dû être révoqués, notamment en raison des motifs évoqués par la ministre concernant l’Inspection Générale des Finances (IGF) ce qui explique en partie la réaction du secrétaire général en charge de la recherche lors de la passation de pouvoir.
De plus, le travail que l’IGF effectue est très salutaire dont tout congolais soucieux de cette nation ne peut dire le contraire tant bien que ses conclusions ne constituent pas un verdict judiciaire, et que la ministre n’aurait pas dû l’utiliser pour justifier le départ du comité de gestion car, il bénéficie de la présomption d’innocence d’autant plus que la justice poursuit ses enquêtes mais sur ce cas, la ministre s’est comportée en une réceptionniste du dossier.
Concernant le climat interne tendu et le conflit non résolu par le comité sortant, il semble que seule la ministre en ait connaissance, alors que les faits observés à l’UPN contredisent ce qu’elle a affirmé par écrit. De façon surprenante, la ministre, lors de sa visite à l’université, est arrivée brusquement à 8h30 alors qu’elle était attendue pour 9h. Après avoir échangé avec la communauté universitaire, elle est revenue une seconde fois, affirmant ne pas avoir encore visité toute l’institution et précisant qu’elle avait été informée de la situation par d’autres. Elle a insisté sur le fait qu’elle avait « même de l’énergie à revendre », montrant ainsi sa détermination à trouver des éléments compromettants contre le comité. Ce comportement soulève des interrogations quant à l’influence que certaines personnes pourraient avoir exercée sur elle pour nuire au comité de gestion sortant.
Le lendemain de sa visite à l’université insatisfaite de ne pas avoir trouvée les contestations contre le comité, une équipe du ministère revient avec un ordre de mission intitulé « MISSION D’INFORMATION ». Savez-vous qu’elle a été la première question posée lors de cette inspection ? « Est-ce que votre rectrice est régulièrement présente à l’université ? » L’accumulation de ces actions isolées montre clairement que la ministre avait des intentions malveillantes envers le comité sortant.
De plus, lors de ces deux visites, aucun incident n’a été constaté, contrairement à ce que la ministre avait anticipé. En revanche, elle a violemment réprimandé des étudiants qui chantaient des louanges en faveur du comité sortant.
Un point notable : elle reproche à son prédécesseur, le ministre Mohindo Nzangi, d’avoir nommé un membre de son église au sein du comité sortant. Cependant, à son tour, elle a procédé à une épuration en nommant, sur instruction des prêtres, trois catholiques, dont une religieuse, étant elle-même une fidèle catholique. Dans une université comptant 10 facultés, seules deux sont représentées, ce qui illustre la frustration provoquée par cet arrêté.
LES COULISSES
Le démantèlement des réseaux mafieux a été perçu comme une véritable déclaration de guerre contre la rectrice honoraire et son comité. Ces réseaux, solidement implantés dans l’université depuis plus de dix ans, ont pour objectif de promouvoir les antivaleurs et de freiner toute forme de développement. Dès le début de leur mandat, le comité sortant a fait de la lutte contre ce système corrompu leur priorité. Leur objectif était clair : écarter ces réseaux de la gestion universitaire afin de libérer le terrain, permettant ainsi à l’incompétence de prospérer.
Cette bande des médiocres pour y parvenir, ils se sont appuyés sur des personnes mécontentes à la suite de contrôles administratifs, ainsi que sur des « étudiants éternels », qui, malgré la fin de leurs études, restent sur le campus dans l’espoir d’être recrutés en tant qu’agents ou assistants, même si les critères d’engagement ne leur sont pas favorables. De manière surprenante, la ministre de l’Enseignement supérieur s’est servie de ce mouvement pour démettre le comité en place, malgré l’absence d’arguments solides et de raisons valables.
Les indicateurs montrent que le comité de gestion sortant, dirigé par Mme la rectrice Anastasie Masanga, n’était pas en faveur de la responsable de l’ESU. En effet, depuis l’arrivée de cette dernière au ministère, toutes les demandes d’audience sont restées sans réponse.
Pourquoi une telle indifférence envers ceux qui sont censés être ses principaux collaborateurs ?
S’agit-il d’un règlement de comptes lié à un conflit latent ?
Si tel est le cas, est-il approprié que la ministre adopte un comportement personnel vindicatif ?
Comprend-elle qu’en tant que femme d’État, elle a le devoir de dépasser ses émotions personnelles ?
Le comité de gestion sortant a été accusé à tort en matière de gestion. Le jour de la cérémonie de passation, nous avons observé une mobilisation douteuse composée de personnes affectées par des contrôles administratifs et d’anciens étudiants se proclamant membres de l’UDPS, venus apparemment pour s’en prendre au comité sortant. Des images de cette scène existent.
La course effrénée au pouvoir a poussé certains à inventer des faits imaginaires pour nuire aux membres des comités de gestion en fonction. Même ceux qu’elle vient de nommer risquent de subir le même sort, Le constat préoccupant est de voir que ces individus cyniques gravitent autour du comité actuel dans l’intention de mettre en œuvre un plan qui n’avait pu aboutir sous la direction du comité Masanga. C’est là l’objectif de ce rapprochement : ceux qui veulent voir émerger une véritable culture universitaire se mobiliseront d’une seule voix pour s’opposer à cette démarche, dans le but de préserver et valoriser les acquis de l’ancien comité. Nous soutiendrons l’actuel comité sans hésitation si les bonnes actions initiées par le comité précédent sont maintenues. Souvent, l’opposition vient de l’intérieur, de personnes impliquées dans de mauvaises pratiques, hostiles au changement et aux réformes, qui souhaitent voir prospérer les antivaleurs sur le campus.
Cependant, son héritage est significatif : elle laisse derrière elle plus d’un million de dollars et plus de 700 millions de francs congolais, une situation sans précédent à l’UPN.
Sous son mandat L’UPN a conclu des contrats avec ASTRIA LEARNING et des universités américaines comme Calvin University, North Carolina Central University et Duke University, ainsi qu’avec des universités et ambassades européennes, incluant les universités Russes comme l’Université Pédagogique d’État de Voronej et les Universités belges telles que KU Leuven, VIVES et AGROPOLISS France.
Soucieuse de préparer la relève, le comité de gestion a également encouragé la soutenance de nombreuses thèses et DEA.
Au sein de l’UPN, la rectrice honoraire a été la première à bancariser les primes du COGIT, alors qu’auparavant, ces paiements étaient remis en main propre par le directeur de cabinet ou d’autres responsables.
Le comité Masanga s’est également engagé dans un processus visant à rémunérer généreusement les différents responsables d’entités (facultés, départements et centres de recherche) en versant des primes de fonctionnement. Cette initiative avait pour objectif de lutter efficacement contre le détournement des frais d’études et de promouvoir l’efficacité dans leurs prestations.
Certaines personnes ont critiqué Mme la Rectrice honoraire et son comité pour avoir publiquement abordé la question des frais académiques de plus des 4902 étudiants délibérés sans passer au circuit légal au cours de l’année académique 2021-2022 cependant, ces critiques sont infondées, car des sanctions sévères ont été prises à l’encontre des agents ayant détourné ces fonds ou favorisé des passages de classe de manière frauduleuse. Parallèlement aux sanctions, les étudiants bourreaux impliqués ont bénéficié d’une mesure de grâce, leur permettant de régulariser leur situation en reversant les sommes dues sur les comptes reconnus par l’université.
Qu’il s’agisse de la ministre ou d’autres détracteurs, nous pensons que la subjectivité a prévalu dans la prise de cette décision, ternissant l’image d’une femme qui ne se reconnaît pas dans les accusations portées contre elle et qui n’a rien à se reprocher. Mme la Rectrice honoraire est une femme de caractère, rigoureuse et profondément religieuse. Justifier la révocation de leur comité par des mensonges relève d’une ruse démesurée, exprimée de manière sentimentale par la ministre.
Si je pouvais adresser un message à la ministre, je l’exhorterais à faire preuve de plus d’objectivité dans ses décisions, sans se laisser influencer par les rumeurs qui circulent dans les établissements de l’ESU.
Il est crucial que, là où elle se trouve, la ministre fasse preuve de sagesse face aux fausses dénonciations. La ministre doit se distinguer en adoptant une approche raisonnée et empreinte de maîtrise.
Dieudonné Bodumbu ancien président des étudiants de l’Upn.