« Cette restructuration est imminente pour les enjeux avenirs, c’est maintenant ou jamais », le déclare Yves Kitumba secrétaire national du MLC chargé des finances, dans la troisième partie de son interview exclusive ci-dessous à C-NEWS.
Vous êtes un haut cadre du MLC, parlez-nous de cette incompréhension qui a tant durée au sein de votre parti jusqu’à pousser à l’éclatement?
Cher journaliste ; éclatement ! C’est quand même excessif. Vous savez, le MLC a traversé deux phases à savoir : celle de l’opposition et celle de la participation au pouvoir. Le président pational a été victime d’un coup politique sur lequel, je ne voudrais plus évoquer ici.
Vous faites allusion à son emprisonnement à la CPI?
Je ne voudrais pas revenir sur son innocence dans ce dossier, pour ne pas remuer le couteau dans la plaie. Car, cette situation avait provoqué la chute de notre parti. Heureusement que beaucoup sont restés dans la maison notamment le secrétariat général et les responsables de nos structures de base entre autres les responsables des fédérations et des communes, ect… Ceux-ci ont tenu bon et grâce à un effort collectif, le MLC n’a pas disparu dans la seine politique de la RdC.
Il y avait plusieurs défection dont ceux des hommes comme François Muamba, Delly Sesanga, Jean-Lucien Busa, Thomas Luaka et d’autres encore…?
Les compétences sont interchangeables. Nul n’est indispensable. C’était bien sûr des périodes de turbulences, mais en tout état de cause, le MLC est resté dans sa position politique initiale ; celle de faire la politique pour le développement de notre communauté, droit dans ses bottes. Au retour de notre président, la chute a été stoppée par sa présence qui suscite encore de l’espoir pour tout un peuple. Son patriotisme nous a conduit de rejoindre le pouvoir en créant avec son frère, le président de la République et d’autres compatriotes l’Union sacrée de la nation.
Bemba de retour au pays comme vous le dites, sans aucune évaluation tout de suite vous voilà à la mangeoire?
Cette assertion n’est pas démontrable. Il a prêté sa main et celles des cadres du MLC à la construction de la gouvernance du pays, rien de plus. C’est ça le patriotisme. En ce qui nous concerne, nous poursuivons la pensée en affirmant qu’après le cycle électoral, il est important que nous fassions une évaluation sans complaisance pour dégager ce que nous avions comme forces et faiblesses à notre actif, afin que nous nous projetons vers l’avenir, étant donné que l’objectif d’un parti demeure la conquête du pouvoir.
Cette évaluation n’a pas eue lieu à vous entendre parler?
Laissez-moi vous préciser que le MLC est implanté dans l’ensemble du pays. Notre parti possède des structures bien assises à l’intérieur tout comme à l’extérieur du pays.
Cela n’a pas empêché à Bemba de faire le porteur de malette de Félix Tshisekedi et le MLC l’appendice de l’UDPS?
Attention aux énormités. Il est nécessaire pour l’instant de mon point de vue, l’heure du renouveau, celle de la relance politique à la base du MLC. Il nous faut un nouveau souffle, un nouveau vent, une nouvelle dynamique pour les enjeux avenirs. C’est maintenant que cela devra s’opérer.
Explicitez votre argumentation?
Il nous faut une restructuration à fond du parti.
Que bazaiba, Babala, Lungwana, Lenga, Gerengo et consorts dégagent?
Dans la vie politique, il est essentiel de prendre du temps à mûrir les choses que rester sur les émotions. Le parti a besoin d’un nouveau souffle sur le plan organisationnel, structurel et même en terme de mobilité des ressources humaines. Et donc le débat devra demeurer impersonnel.
Il est question de restructurer le MLC pour le bien de tous.
C’est-à-dire?
Vous savez John Tshingombe, dans tous les pays du monde aujourd’hui, tout leader soucieux d’un avenir meilleur, prépare la relève et au besoin procède toujours à un renouvellement pour éviter la caducité des idées et pérenniser la noblesse d’une lutte politique. Je ne pense pas que notre president national échappe à ce principe du leadership entant que leader visionnaire du MLC.
C’est ce qu’on qualifie d’alternance. Générationnelle soit elle, fait partie de la logique démocratique. Vous pouvez bien le constater dans d’autres pays, comme la France avec l’arrivée de jeune politique comme Jordan Bardela, aux États-Unis ect…
Vous tenez ainsi à chasser les vieux?
Non, pas du tout, J’insiste qu’il est important pour le bien de tous. Il nous faut une restructuration sur tout le plan dans la gestion du parti. Lorsque vous avez déjà donné le meilleur de vous-même, je crois que pour l’instant les résultats sur terrain ont prouvé et démontré que le MLC a besoin d’un nouveau souffle, du sang neuf et de la vigueur avec la jeunesse pour se relancer dans la compétition politique.
Beaucoup de militants se lassent de Jean-Pierre Bemba, êtes-vous de cet avis?
Bien au contraire, il incarne encore l’espoir. Même pour vous, en lisant vos critiques sur le président national cela signifie que vous croyez en lui, mais sauf qu’il n’agit pas encore selon votre goût. Nous avons beaucoup de sympathisants qui croient encore à la vision de ce grand parti. C’est pourquoi je tiens à me répéter, qu’il nous faut une relance politique et une restructuration à fond. Et autour du président, il est nécessaire qu’il soit garni des collaborateurs qui impriment un nouveau leadership fort. Un leadership fédérateur, pas forcément de nuisance et d’intérêts partisans, pour le bien être de tous. un leadership soucieux des résultats positifs collectifs.
N’est-ce pas que vous faites aussi partie de cette même équipe dirigeante en votre qualité de secrétaire national chargé des finances?
Nous, qui avons cru en cette vision politique nous pensons qu’il y a strictement nécessité de procéder à la restructuration du MLC.
C’est l’unique voie selon vous et vos camarades de la Génération des Bâtisseurs?
Bien au contraire, le vœu de la majorité des membres du MLC. Vous pouvez vérifier avec un micro baladeur. C’est l’unique voie pour sauvegarder la vision de notre président national pour ce pays, surtout en perspective des échéances avenirs. Nous ne pouvons pas nous égarer de l’objectif de tout parti politique, celui de la conquête du pouvoir. Il est important de refaire la maison.
Comment?
Engagé essentiellement au côté de notre population, il est crucial de préciser que notre lutte est pour l’intérêt de tous.
JOHN TSHINGOMBE LUKUSA