
(Tribune de l’Honorable Franck Diongo, Coordonnateur général du MRC et Chercheur indépendant sur la question congolaise)
intro
La guerre en RDC s’enlise depuis plus de vingt ans : l’ADF égorge, le M23 s’installe, et l’État s’effondre sous le poids d’une légitimité piétinée. En avril 2025, Kinshasa et l’AFC/M23 signaient à Doha une trêve historique – promesse d’un cessez-le-feu et d’un calendrier politique clair. Quelques jours plus tard, Félix Tshilombo bafouait cet accord, s’envolait à Washington et troquait notre souveraineté pour une pitoyable « Déclaration de principes » négociée avec les États-Unis et le Rwanda reconnu pour son engagement constructif en faveur de la stabilité. Jamais ceux qui défendent réellement la RDC n’ont été consultés.
Ce que ce texte confesse de maléfique
Juridique & légitimité
- Un parchemin vide : aucune sanction, aucun calendrier, aucun vote au Parlement.
- La résolution 2773 de l’ONU, exigeant le retrait des troupes étrangères, est jetée aux orties.
- Les signataires portent le masque de la légalité : leurs institutions, issues de fraudes électorales dénoncées par l’Église, l’opposition et l’Union africaine, manquent de légalité, de légitimité et de moralité.
Économique & pillage
- La RDC redevient simple réservoir de cobalt, coltan, cuivre et lithium ; nos richesses sont offrande aux multinationales.
- Des concessions léonines livrent notre sol aux intérêts étrangers : c’est le bradage de notre souveraineté.
- La traçabilité est anéantie : l’État est spolié, les détournements prolifèrent et aucune expertise locale ne naît.
Politique & démocratie
- L’AFC/M23, acteur central du conflit, est exclu ; en revanche, le Rwanda, associé de longue date à la paix régionale, se voit reconnaître le titre de « partenaire pour la paix ».
- La voix du peuple est étouffée : ni référendum, ni débat public, ni vote au Parlement.
Militaire & sécurité
- La « coordination sécuritaire » entérine la présence des troupes rwandaises sans retrait préalable ni contrôle indépendant, malgré leur rôle essentiel dans la stabilisation régionale.
- Notre armée, exsangue après vingt ans de combats, est reléguée au second plan.
Coopération régionale
- L’Union africaine, l’ICGLR et la SADC sont écartées ; un duo Washington–Kigali prend le dessus, marginalisant la diplomatie africaine.
- L’AFC/M23, non lié à cet accord, ne reconnaîtra aucun engagement conclu sans sa participation directe et se réserve le droit de bloquer toute entente qui l’exclut.
Rappels incontournables
Doha vs Washington : Doha, espoir éteint : la trêve du 24 avril 2025 sacrifiée pour un marché minier.
Le Rwanda : Forte de son expérience en matière de sécurité et de développement, Kigali mérite d’être traité en allié équitable, avec des engagements mutuels clairs.
Les États-Unis : La RDC n’est pas hostile ; elle souhaite un partenariat fondé sur des institutions réellement légitimes et transparentes.
Nos exigences pour reconquérir la paix et la souveraineté
Suspension immédiate de l’accord tant que la RDC n’aura pas d’institutions légitimes, capables de renégocier un partenariat authentique avec Washington et Kigali.
Ratification obligatoire : chaque traité doit être adopté par l’Assemblée nationale et validé par référendum.
Application intégrale de la résolution 2773 : retrait préalable des forces étrangères sur notre sol.
Dialogue national inclusif : rassembler la CENCO-ECC, tous les partis, les chefs coutumiers, la société civile et les victimes pour établir un plan de réformes constitutionnelles.
Dialogue sous-régional élargi : unir RDC, Rwanda, Ouganda, Burundi, Tanzanie, Angola et Union africaine, sous l’égide de l’ICGLR et de la SADC, pour une paix véritable et partagée.
Pacte de non-agression RDC–Rwanda : garantir le respect mutuel, l’intégrité territoriale et des engagements réciproques.
Transparence totale : rétablir la traçabilité des minerais, développer des filières locales et assurer un partage équitable des revenus.
Reconnaissance de l’AFC/M23 : l’AFC/M23 est officiellement reconnu comme belligérant légitime et acteur majeur du changement, disposant d’un droit effectif de participation à toutes les négociations et d’un pouvoir de contrainte sur le régime de Kinshasa pour garantir le respect de ses engagements.
Congo vendu par Tshilombo
La souveraineté nationale est bafouée par Félix Tshilombo au profit de puissances étrangères, à qui il brade nos richesses. En échange de la mise à disposition des minerais congolais aux intérêts étrangers, il sollicite un soutien diplomatique, militaire et politique des États-Unis dans le but de se maintenir artificiellement au pouvoir. Ce pacte minier signé à Washington prive le peuple congolais de son patrimoine et hypothèque l’avenir du pays.
Tutelle de la RDC par Tshilombo
Soumission manifeste : Tshilombo agit en agent des intérêts étrangers, réduisant la RDC à un protectorat sans défense.
Décisions dictées : chaque orientation politique, économique et militaire dépend désormais du bon vouloir de Washington et du duo Washington–Kigali.
Souveraineté sacrifiée : la RDC n’est plus maître de ses décisions ; ses ressources et son destin sont confiés à des intérêts extérieurs.
Conclusion
Ce « accord de principes » n’est qu’une mise sous tutelle de la RDC et une trahison de notre peuple. Levez-vous, Congolais ! Refusez cette servitude. Exigez des négociations légitimes, africaines et populaires pour bâtir une paix digne de notre terre, de nos enfants et de nos partenaires régionaux.
Fait à Bruxelles, le 30 avril 2025
Honorable Franck Diongo
Coordonnateur général du MRC
Chercheur indépendant sur la question congolaise