mai 25, 2025

Le bassin sédimentaire de la cuvette centrale dévoile son potentiel pétrolier. Le ministre des Hydrocarbures, Aimé Sakombi Molendo, a annoncé, lors du Conseil des ministres tenu vendredi 2 mai, le découpage complet de cette région en blocs pétroliers ouverts à l’exploration. L’opération s’est conformée aux normes environnementales.

Par Christpain Bamwisamba

Un pari réussi pour le ministre des Hydrocarbures. La nouvelle configuration comprend désormais 55 blocs, incluant les trois déjà attribués à la société CoMGo : Mbundaka, Lokoro et Busira. Les 52 autres viennent s’ajouter au portfolio, formant un ensemble cohérent et structuré pour une exploitation optimale.

Selon ses services techniques, ces 52 nouveaux blocs pétroliers ouverts à l’exploration occupent une superficie de 1 132 779 Km. Cette surface, ont-ils soutenu, suffit à assurer le démarrage des activités de l’amont pétrolier dans ce bassin à forte potentialité.

Aux yeux de Sakombi Molendo, ce découpage constitue une étape majeure dans la stratégie de relance du secteur des hydrocarbures. Il traduit l’ambition du gouvernement de renforcer l’attractivité du pays auprès des investisseurs étrangers, tout en capitalisant sur ses ressources naturelles.

– Un découpage respectueux des normes environnementales –
Le travail d’identification et de délimitation a tenu compte des critiques émises dans le passé par les ONG et la société civile. « Le découpage du Bassin de la cuvette centrale a été réalisé avec l’expertise du ministère de l’Environnement », a précisé Aimé Sakombi Molendo. « Il a abouti à la création de meilleurs blocs ouverts à l’exploration, basés sur le contrôle des données techniques, ainsi que sur les limites des aires protégées ».
Avant l’avènement de Molendo, les organisations du secteur avaient soulevé des inquiétudes quant aux impacts environnementaux potentiels de l’exploration pétrolière. « Nous avons intégré les préoccupations des acteurs environnementaux en excluant les aires protégées des zones ouvertes à l’exploration », a assuré le ministre. La démarche concilie développement économique et préservation écologique, dans un pays où la biodiversité est l’un des atouts majeurs.

Le ministère des Hydrocarbures veut ainsi montrer l’exemple en matière de gouvernance responsable, en s’appuyant sur une cartographie rigoureuse et des données actualisées. L’objectif est de garantir une exploitation durable et conforme aux standards internationaux.

Patron du secteur, Sakombi a souligné que des mesures complémentaires sont en cours pour stimuler les activités de l’amont pétrolier, longtemps ralenties par divers obstacles structurels. Mais, une série de mesures avait été prise portant notamment sur la signature d’un arrêté ministériel modifiant et complétant l’arrêté ministériel relatif à la fixation des coordonnées géographiques définissant les contours des blocs ouverts à l’exploration dans la zone de la cuvette centrale ; la relance du processus d’attribution des droits d’hydrocarbures sur les blocs pétroliers de la cuvette centrale; ainsi que sur la revue complète d’un régime pétrolier plus conforme aux principes fondamentaux, aux meilleures pratiques et aux dernières tendances en vigueur dans l’industrie pétrolière internationale et plus attractif dans l’environnement actuel marqué par une forte concurrence et une progression de la transition écologique, en élaborant un nouveau code des Hydrocarbures, et un nouveau contrat pétrolier basé sur le modèle de l’Association des producteurs de pétrole africains.

– Relancer le secteur et attirer les investisseurs –
L’ouverture de nouveaux blocs s’inscrit dans une vision globale de modernisation du secteur. Elle intervient dans un contexte de redynamisation économique, où les ressources du sous-sol jouent un rôle stratégique dans la mobilisation de recettes publiques.

Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a précisé dans son compte-rendu que « cette démarche s’inscrit dans le cadre des efforts continus du gouvernement pour valoriser le potentiel pétrolier national et attirer les investissements dans ce secteur vital de l’économie congolaise, en conformité avec les orientations stratégiques du Programme d’Actions du gouvernement ».

Avec ce portfolio de 55 blocs, la RDC espère attirer un nombre croissant d’investisseurs et relancer un secteur porteur de croissance. Des appels d’offres et des partenariats public-privé seront lancés dans les mois à venir. Réputé rigoureux, Sakombi Molendo entend ainsi renforcer la transparence dans l’octroi des licences d’exploration, afin de prévenir toute forme d’irrégularité ou d’opacité.

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