KANANGA, 21 JUIN INFOSDIRECT__: Alors l’ayant élu avec espoir de voir sa province souffler le développement, la population du Kasaï Central n’a rien bénéficié et palpé du premier quinquennat de Félix Tshisekedi à la magistrature suprême, alors qu’on se tend vers un nouveau scrutin présidentiel.
A quelques six mois de la présidentielle et pendant que les tensions montent au sein de la majorité, tout comme à l’opposition, Félix Tshisekedi veut bien calmer le vent et les vagues afin d’obtenir le soutien de ses frères et sœurs de la région dont il est originaire en décembre prochain.
Le Kasaï Central a gardé son ancienne image du régime Kabila, accusé à tort comme Président de la République ayant haï la région, et pourtant sous son mandat, les dignes fils de la région ont été en majorité à ses côtés, mais n’ont rien offert à leur province. Mais, Félix Tshisekedi va tenter de faire les beaux yeux à cette population meurtrie de souffrance à un degré extrêmement motivé par son enclavement.
Félix Tshisekedi est de nouveau annoncé à Kananga, chef-lieu du Kasaï Central, ce vendredi 23 juin 2023 pour procéder au lancement officiel du projet d’urgence pour la résilience urbaine à Kananga (PURUK), sous financement de la Banque mondiale, évalué à 100 millions USD.
Le dernier passage de Tshisekedi dans cette ville remonte en septembre 2022, où il avait procédé au lancement des travaux de la réhabilitation de la route Kananga-Kalamba Mbuji et de la modernisation urbaine.
Trois visites pour zéro inauguration.
Selon plusieurs observateurs, le premier mandat de Tshisekedi n’a pas été bénéfique pour cette raison car depuis son début, aucun projet de développement n’a pu réussir.
Tout a commencé par le programme d’urgence des 100 premiers jours, qui a accouché d’une souris dans cette province car rien et rien sur terrain n’a été réalisé, ce qui a été d’ailleurs à la base d’un procès ayant conduit à la condamnation de Kamerhe, alors directeur de cabinet de Tshisekedi pour détournement des fonds alloués à ce projet.
Le projet Tshilejelu qui s’en est suivi, accueilli avec pompe et lancé sous l’engouement et satisfaction totale de la population, a connu un même scénario. Exécuté par la société chinoise Crec7, le contrat a été résilié par les autorités congolaises à travers OVD, maître d’ouvrage dudit projet.
A ces jours, tous les chantiers sont restés inachevés à travers la ville. Sur les 35 kms de route prévus, moins de 10 kms ont été réalisés.
La route Kananga-Kalamba Mbuji, considérée comme la principale raison de vivre économiquement par les kasaiens, est en état de délabrement très avancé, cela en dépit du projet exécuté par la Société TOHA Investissement, dont les travaux sont réalisés à pas de tortue, à l’indignation d’une certaine couche de la population du Kasaï Central, qui réclamerait même une autre société pour l’accélération des travaux.
L’impraticabilité de cette route provoqué une influence négative sur l’économie de la province du Kasaï Central, les opérateurs économiques de la place, qui se ravitaillaient en produits manufacturés et autres marchandises ont des difficultés pour y arriver, ce qui a occasionné sur le marché, la hausse vertigineuse des produits régulièrement achetés en Angola.
C’est par exemple, le ciment dont un sac de négocie actuellement à plus de 100.000 FC, le riz, le sel, le sucre et tant bien d’autres marchandises.
En dehors de cela, on note le projet historique et le poumon du développement de toute la région du Grand Kasaï, la Centrale Hydroélectrique de Katende, dont les travaux ont été arrêtés sous Joseph Kabila en 2016 à 65% d’exécution après le pillage sur le site des miliciens Kamwina Nsapu.
En janvier 2021, Félix Tshisekedi s’était rendu lui-même sur le site, après son évaluation avec des experts qui l’accompagnaient, il avait pris l’engagement de relancer les travaux de construction de cette centrale, chose non faite deux ans après.
A ce jour, le gouvernement Indien venait d’allouer une nouvelle allocation pour la relance des travaux de Katende, chose que les kasaiens attendent avec beaucoup de patience car cette usine constitue pour eux, un espoir, une sortie de la misère et une voie de développement.
Bref, le Kasaï Central est selon certains observateurs abandonné à son propre triste, car la vie y est chère, la hausse vertigineuse des prix des denrées alimentaires, la vétusté du tissu environnemental et tant bien d’autres problèmes majeurs auxquels sont confrontés sa population.
Par cette troisième visite, Félix Tshisekedi va tenter de réarmer moralement ses siens pour la prochaine aventure électorale afin de mériter leur confiance et obtenir d’eux un électorat massif.