mai 2, 2024

Peu à peu, la Minière de Bakwanga reprend ses marques de la mastandote rd-congolaise des diamants. Cela a été constaté depuis la prise des fonctions de la nouvelle équipe conduite par le très expérimenté PCA, Charles Okoto Lolakombe, l’ancien PAD de la même entreprise publique.

La MIBA opère une remontada fulgurante qu’à telle enseigne si le gouvernement venait à mettre du paquet à sa disposition, la production des diamants en RdC pourrait atteindre le seuil de celle de la République de Botswana, premier pays qui vend mieux sur le marché à 300 dollars le carat sur le marché mondial.

Ces assurances ne sont d’autres que celles du président du conseil d’administration de la MIBA, en réaction à ce que lui-même appelle tralala, débités dans les médias depuis un temps contre son équipe.

« L’essentiel aujourd’hui est que la MIBA produit de nouveau, la MIBA acquière déjà petit à petit un outil de travail qui va répondre à la vision du président de la République, aux attentes de la population congolaise en général et à celle de Mbuji-Mayi en particulier », rassure Charles Okoto Lolakombe dans son interview exclusive ci-dessous à C-NEWS, avant de d’inviter toutes les personnes de bonne volonté de soutenir la réforme de la MIBA à travers des dons, apports financiers et matériel.

« Cela contribuerait à la résurrection totale de la minière de Bakwanga », développe Charles Okoto Lolakombe.

Ça tire de partout contre vous monsieur le Président?

Juste une parenthèse.
Vous vous souviendrez que j’ai été vice-gouverneur de la province du Kasaï-Oriental, ensuite gouverneur de la même province avant devenir par la suite PAD de la MIBA.

Que voulez-vous insinuer?

C’est-à-dire, je suis l’unique Kasaïen à avoir occupé ces trois postes importants et à quel prix. Vous me parlez de l’article? Je l’ai lu comme vous. Je me suis posé la question de savoir si nous étions sur la même planète? Je ne vais pas entre dedans. Cependant, je voudrais dire que la MIBA, une fois que nous avions été nommé par le chef de l’État, sanctionné par le conseil d’administration et l’Assembée générale, nous nous sommes mis d’accord comme conseil d’administration d’instruire et de demander à la direction générale de procéder à un état des lieux, lequel avions accompagné.

Quel a été le constat?

La MIBA était à l’arrêt total. Tout était en lambeau. Des outils vétustes, pas de production, augmentation des personnels… ; bref nous avons trouvé une situation chaotique et catastrophique, qu’il nous a fallu trouver une thérapie de choc pour répondre à la vision du chef de l’État.

Comment vous vous êtes pris?

Le comité de gestion a ramené sur la table du conseil d’administration cet état des lieux. A notre niveau nous avons retenu trois axes sur lesquels nous devrions centrer notre mandat aux premiers pas à savoir : l’Energie, la Production et la sécurité du site contre les multiples vols des diamants. Nous avons à notre tour, le conseil d’administration donné des orientations claires au comité de gestion quant à ce. À ce propos, toutes décisions ou orientations prises à MIBA, les sont dans le seul cadre du conseil d’administration.

Comment avez-vous articulé lesdites orientations?

Dans un premier temps, nous nous sommes engagés à la recherche des partenaires. Vous devez vous rappeler que nous avons été nommé vers la fin de l’année 2023. Cela coïncidait avec les élections. Nous avons également mis trois mois exactement pour avoir accès à nos fonctions vraiment pour des bêtises inutiles, jusqu’à aller devant le Tribunal de commerce. Vous le savez aussi comme moi que le gouvernement non plus, n’est toujours toujours pas encore mis en place.

Pourquoi vous tenez autant à la venue du gouvernement?

Le gouvernement si vous vous convenez avec moi, le ministre des Finances, Kazadi avait déclaré au parlement qu’il n’avait pas un document officiel en vue de lui permettre d’agir. Aujourd’hui, nous avons une feuille de route, ce Plan détaillé de la relance de la MIBA. C’est avec ce document que nous attendons le nouveau gouvernement pour mettre à notre disposition les moyens adéquats.

Voulez-vous dire que sans le gouvernement vous ne saurez rien faire du tout pour relancer la MIBA?

C’est cela même l’équation. Est-ce que, devrions-nous entant que Manager restés là bras croisés à attendre le gouvernement? Non !

Qu’avez-vous fait alors dans ce cas?

Nous avons donc décidé de nous mettre au travail avec la petite expérience que nous avons. Sans moyens ni l’aide de qui que se soit, mais avec nos propres moyens locaux nous avons fait tout pour commencer à produire. Aujourd’hui MIBA produit, elle n’est plus agonisante avec la thérapie que l’avions administrée. Elle respire. C’est cela l’essentiel. Ce ne sont pas tous ces tralala que vous suivez.

Allez-vous maintenir le cap avec toutes ces attaques?

Je venais de vous dire que c’est sans conséquence. Pour que cette production puisse connaître une évolution louable, il faut impérativement des moyens. Comme je vous le disais au début de notre interview, nous nous sommes focalisés sur le point concernant l’Energie.

Pourquoi?

Nous pouvons avoir de la production, des moyens, des engins ; lesquels d’ailleurs ne fonctionnaient pas à notre arrivée, certains à cause d’un filtre à huile et d’autres faute seulement d’un filtre à gasoil par exemple, mais c’est l’énergie qui permet de booster les activités. Nous nous sommes débrouillés avec notre nouveau directeur technique et aujourd’hui nous produisons un peu plus que ce que nous avions trouvé. À cette même occasion, laissez-moi vous tenir au courant que la première production se trouve déjà sur les marchés de vente.

Les diamants sortis des machines réparées?

D’ailleurs, les deux turbines qui sont sur place et qui fonctionnent, sont celles que moi-même avais laissées à l’époque de mon passage comme PAD. Ainsi, dans notre quête de réhabiliter l’énergie à MIBA, nous avons trouvé un partenaire. La société SEKO. Celle-ci était sollicitée depuis mais à cause des intérimaires à la tête de MIBA, aucun partenariat n’avait été conclu.

C’est avec vous que SEKO scelle finalement le partenariat?

A notre arrivée, nous avons examiné le dossier et nous avons signé le contrat avec SEKO. Un contrat sans dépenser un seul rond.

Qu’est-ce-qui explique une telle largesse?

Ce sont des partenaires fiables qui viennent avec leur argent pour investir chez nous. Avec ce partenariat, nous allons commencer à vendre mêmes les pièces à partir de Mbuji-Mayi. Ce partenariat va donner du boulot à la population de Mbuji-Mayi. Notre chantier devenu inexistant va reprendre avec ses activités.

SEKO a-t-elle déjà commencé le travail sur terrain?

En ce moment même, cette société est en train de fabriquer les turbines qui vont nous permettre d’atteindre le seuil de 25 Mégas Watts afin d’augmenter notre production, ensuite alimenter en électricité toutes les installations de MIBA ainsi que l’ensemble de la ville de Mbuji-Mayi.

Nous avons décortiqué tous les aspects de votre feuille de route, sauf le point lié à la sécurité du site de la MIBA. Qu’en est-il?

Il s’agit d’arrêter les vols des diamants. À l’époque quand je suis arrivé à MIBA comme PAD, la sécurité n’y était pas. J’y ai trouvé des troupes zimbabwéenes, namibienes, angolaises…, nos alliés d’hier y compris la police locale. Ces troupes protégeaient la ville de Mbuji-Mayi, pour que celle-ci ne tombe entre les mains des rebelles. Elles protégeaient aussi le polygone de MIBA. Une fois fonctions prises, j’avais demandé à toutes ces forces de quitter le lieu.

Les avez-vous remplacées par qui?

J’étais allé en ce moment en Afrique du Sud pour y signer un contrat avec une firme internationale répondant aux exigences de l’époque. Grâce aux services de cette dernière, nous avions réalisé à l’époque plus de 800.000 Carats, contrairement à notre prédécesseur qui avait laissé la production à 280.000 Carats.

C’est ce que vous et votre équipe tentent de réitérer la prouesse?

Nous nous servons de cette expérience pour remettre en place la MIBA. À cette expérience, nous ajoutons les recommandations du directeur de cabinet du président de la République, lesquelles nous ont été dictées à la suite de la visite du chef de l’État dans les usines des diamants au Botswana. Le Botswana est aujourd’hui le pays qui vend mieux à 300 dollars le Carat et 0 vol des diamants dans ses usines. Nous nous sommes dits pourquoi ne pas s’accrocher à la manière de faire du Botswana, si cela peut nous aider à redonner vie à MIBA. Nous avons effectué une visite dans cette optique au Botswana. Présentement nous sommes en négociation pour que nous nous s’imprégnions de cette expérience.

Qui va certainement vous aider à redonner vie à la MIBA?

Exactement. Voilà ce qui est important pour la MIBA aujourd’hui. Le reste ce ne sont que des brouhaha. Je vous parle en ma qualité du président du conseil d’administration. Cependant, c’est la direction générale qui s’occupe de la commercialisation, production, vente et technique. Notre responsabilité, c’est de tracer une feuille de route que le comité de gestion doit suivre à la lettre pour un meilleur résultat. Nous sommes là comme Mboso au parlement, le comité de gestion comme votre premier ministre. Je crois que là nous sommes tous d’accord et ça se limite à ce point là.

Comme pour dire l’espoir de la renaissance de MIBA peut être rêvé?

Nous ne devrions pas attendre le gouvernement se mette en place. L’espoir renaît effectivement comme le président de la République l’avait promis. Cela va se faire. C’est depuis 17 ans que MIBA est en train de se rétrécir à cause de manque des moyens. C’est le gouvernement qui prend en charge même les salaires, peut-être aussi les avances sur salaires du personnel de la MIBA jusqu’à ce jour.

Selon vous les moyens du gouvernement ne font pas totalement défaut pour faire fonctionner la MIBA?

Je crois plutôt que le gouvernement attendait et avait par ailleurs aussi besoin des gens qui ont le profil, comme ceux de l’actuelle équipe, des gens à même d’amener MIBA de l’avant. A cet effet, nous avons fait preuve de notre savoir-faire et de notre savoir-faire faire. A ce stade, tout ce que nous attendons ce sont les moyens nécessaires.

JOHN TSHINGOMBE LUKUSA

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